Et plus si affinités

Elle etait la, assise à une table, regardant l'agitation tout autour... Perdue dans ses meditations, pensive, devisant avec elle meme, sur la ruine du monde.

Berlin, une des derniere villes d'Europe... une des seules à avoir resistée... Le Dome qui la protegée etait fait d'une nouvelle technologie... Si couteuse que la majorité de la plebe etait ruinée... pauvre, sale, non eduquée... Ca faisait peine à voir.

Et Alexander Hunter regarde le monde du haut de sa tour d'argent.... Comment ont ils pu faire ca a l'Europe.

L'Europe, la pauve Europe... c'etait son continent... Et meme si elle n'avait jamais vraiment aimée la France elle la regrettait amerement.

Elle avait du fuir. Elle n'aimait pas fuir... Mais il le fallait. Elle etait traquée maintenant, elle devait jouer un role. Elle ne pouvait plus être elle meme... non, elle ne pouvait plus. Luka Van H, ici à Berlin, aurait été executée si des hommes de la Hunter Corp passaient par la.

Alice Hart. Elle s'appellait ainsi... Du moins aujourd'hui. A ce moment precis... Dans cet espace temps... Demain elle serait peut être Rosie Mc Hartur... Ou Clara O Connor... ca changeait tout le temps...
Avantage d'etre auteur elle avait de l'immagination... et était plutot inspirée....

Bref, elle etait la, devant sa pinte de krieg , seule, solitaire comme toujours. Un regard sur elle, elle le sentait, la depuis un moment... Ca la securisée... L'organisation ne l'aurait pas laissé la, sans protection.

Qu'importe, elle but une gorgée de son doux breuvage, et se reperdit dans ses pensées.

Munich-Berlin... En hélico, ça faisait loin... J'étais habituée...

Berlin était l'une de ces villes neutres où les soldats de la Hunter corporation, de l'Empire Russe et quelques japs se melaient à la faune locale, sans se tomber sur la gueule. Tout simplement parce qu'on n'allait pas hisser nos couleurs en plein milieu d'un terrain qui avait signé un cessé le feu. Même si chaque faction convoitait les terres protégées par le dôme et non-contaminées.

Le premier affrontement avec les contaminés m'avait éprouvée. J'étais là, avec mon commando, encore en combinaison, les insignes militaires enlevées afin de ne pas attirer l'attention. Jack, Mike, Bill et Kate s'attablent immédiatement et demandent de l'alcool comme s'il en pleuvait. Je leur jette un regard neutre.

Puis je monte à l'étage, dans la chambre qui m'était reservée (les autres gars créchaient dans un dortoire, à l'étage supérieur).

Mon visage était maculé de sueur. Je détestais ça. Je n'étais pas du genre à pleurer parce que je m'étais cassé un ongle (ce qui était somme toute assez fréquent). Mais j'étais un peu maniaque. A l'entrée du dôme, j'avais retiré mon casque pour respirer l'air artificiel. J'avais tout de suite chopé la moitié de la poussière berlinoise sur la tronche.

Un jet d'eau froide élimina ces impuretés qui me donnaient un air guerrier. La fatigue engourdissait mes membres. Je me change rapidement, passe une chemise basique, un treillis et une veste, afin de me remarquer un peu dans la plèbe miséreuse, mais ne pas non plus passer pour la richissime officier que je n'étais d'ailleurs pas. En effet, seuls les aisés pouvaient s'offrir le luxe de fumer ou d'avoir des vêtements classes. Moi je me trouvais dans le basique.

La plèbe... En train de se soûler aux vapeurs d'absynthe... Mes gars qui parlaient déjà plus fort que les autres, surtout Mike. Je soupire. Ce n'étais pas vraiment mon genre de me débaucher. J'étais propre sur moi.

Je vais donc vers la cheminée, où crépitait un feu de bois timide. La tradition...

Je suis dans l'ombre, on devine la moitié de mon visage qui reste inexpressif. J'allume une cigarette. Une jeune femme est attablée. Mon regard reste posé sur elle. Elle est, elle aussi, devant une pinte de bierre. Un petit sourire triste. Des souvenirs qui reviennent... Et que je refoule sans ménagement. Pourquoi devrai-je penser à la France, depuis longtemps oubliée? Pourquoi la vue de cette femme m'évoquait mon pays?

Elle était belle. Des traits parfait, un regard gris troublant.... Du calme et du silence, une présence apaisante dans cet univers débauché. Un contraste saisissant. Je réprime un frisson.

Je décide de détacher mon regard d'elle. Après tout, que povait-elle bien signifier pour moi?

Meme perdue dans ses pensées Luka sentit le regard doux qui se posa sur elle. Ce n'etait pas un de ses chiens de garde qui la regardait, d'ailleurs Jorg son bodyguard s'occupait d'une serveuse Berlinoise qui lui avait tapé dans l'oeil.

Un soupir.

J'en ai marre de cette ville,... J'en ai marre de cette vie, que puis je bien faire par ici, dans ce monde ou plus rien ne va.... Oui, j'ecris, et alors... A quoi bon.... ? On me condamne, on me blame... Mais on me lit en cachette.... A qui la faute si j'ecris la verité. A qui la faute si on me condamne pour un rien... Pourquoi ? Tant de questions qui ne trouverons pas de reponses.

Elle soupira bruyament, elle etait, la ... Toujours assise... Un regard sur la jeune femme... Elle etait vetue comme la plebe... La plebe de classe moyenne... Voir un peu plus, et elle fumait.

Instinctivement , la main de Luka se porta à ses poches d'ou elle sortit son paquet de Lucky Strike. Elle ne jurait que par celles ci... Et payait trés cher pour les importer.

Main dans ses poches, elle chercha partout pour trouver son briquet.

- Merde.

Elle avait juré en Francais. Encore, comme à chaque fois qu'elle jurait. Le Francais revenait toujours à la charge, c'etait sa langue natale aprés tout.

Je ne sais où était passé mon fidele Zippo ce jour la, mais je pense que je dois le remercier... Remercier les divines puissances qui me l'avaient enlevé... Pourquoi ? La suite vous le dira.

Exedée, elle jeta un regard à la foule, et se leva.

Jorg etait toujours occupé avec sa potiche, qu'il essayait vainement de draguer... La majeure partie de la plebe ne semblait pas assez riche pour se procurer des cigarettes... Il ne restait que la jeune fille...

Secouant ses cheveux coupés court depuis peu, elle posa ses fines lunettes rectangulaires sur ses yeux, et jaugea sa tenue du regard. Elle portait un baggy noir, un petit haut dechiré blanc immaculé, et une veste de costard... La classe à sa facon, ...

Lentement elle se dirigea vers la Jeune femme qui l'intriguait tant.

Je ne sais pourquoi elle m'intriguait autant, mais elle etait wow... Sa beauté, son charme .... Une aura magnifique. Je ne sais pas. Toujours est il, que quand je croisais le chemin de ses yeux, je restais immobile un instant.


Voila, ca y'etait elle etait devant elle..elle esperait ne pas se tromper.. ne pas gaffer...

- Excusez moi.

Un leger sourire gené orna ses levres...

- Je... Hum... Excusez moi de vous deranger, mais est ce que vous auriez du feu s'il vous plait?

Je regardai donc ailleurs. Mes yeux se posèrent sur un type... ou une femme... Enfin quelque chose d'androgyne, qui abordait avec plus ou moins de succes une serveuse. Un sourire se dessina sur mes lèvres.

Je ne peux pas m'empêcher de regarder de nouveau la jeune femme. Mon sourire s'évanouit. Je suis désormais attentive, captivée par sa grâce naturelle. Même si elle ne bougeait pas des masses...

Je la voyais donc chercher dans ses poches. Une cigarette glissée entre ses lèvres magnifiques. Je fronce brièvement les sourcils. Elle avait des clopes? Ca la désignait de suite comme riche. Je ne l'imaginais pas faisant partie de l'armée rouge, de l'armée américaine, et encore moins de l'union pacifique... Il ne restait alors que contrebandière et riche. Mais comment une aussi jolie jeune femme serait devenue une contrebandière?

Ce serait un gâchis terrible. Mais son regard fier m'intriguait. Elle avait indubitablement un quotient intellectuel supérieur à cette plèbe pitoyable qui peuplait ce genre de pub.

Je porte à mes lèvres ma cigarette et en tire une taffe, toujours perdue à la contemplation de la jeune femme. Vu l'air exaspéré qu'elle prenait, je devine qu'elle cherchait son briquet. Du feu, du moins.

Inconsciemment, je glissai mes doigts dans mes poches, m'assurai que mon zippo doré était bien là. Fort pratique, le Zippo, et très élégant. Oui, il était présent... Je pourrais la dépanner, en dernier recours... Je n'étais pas du genre à l'aborder comme ça. Très gentleman : " vous ne voudriez pas que je vous allume vous n'auriez pas besoin d'un briquet, par hasard?".

J'attendis donc, l'encourageant presque à venir me voir. Je sors un peu de l'ombre. L'angle de vue qui s'offre à moi me fait presque perdre ma raison. Je devais être aveuglée par la fumée de la Camel... Mais elle était réellement magnifique. Une lumière parmi ces ombres poussiéreuses et résignée. Elle avec quelque chose dans ses yeux, une étincelle... Si elle était une combattante, elle devrait défendre ses idéaux avec fougue.

Finalement, et une bouffée d'espoir m'envahit, elle se leva, scanna la salle des yeux et me regarda. J'arrête de respirer, et malgré tous mes efforts, je ne parviens pas à la retrouver. (la respiration, pas la jeune femme).

Elle était vraiment... suis-je en train de me répéter? Magnifique? Je n'ai guère plus d'adjectifs pour qualifier la beauté incarnée. Et l'intelligence, à en juger par ses yeux. Oui, je ne jure que par les yeux.

Elle s'excusa de me déranger.

Je n'étais plus la Jaina D'Arcy avec qui je cohabitais depuis des années. Celle qui se faisait appeller Elizabeth Harvey. Je ne savais pas qui j'étais. Peut-être réellement moi. Je ne sais plus. D'ailleurs, ça n'avait plus aucune importance. Toujours est-il que le caporal Harvey n'aurait jamais effleuré l'idée de dire : "mais pas du tout, au contraire, dérangez-moi, belle créature".

Je n'allais cependant pas dire ça. Ce n'était pas poli. Mes vieilles habitudes françaises revenaient.

Je l'avais entendue jurer en français... C'était donc pour ça qu'elle m'inspirait l'hexagone... Etrange que je l'ai ressenti.

Elle me sourit. Je sentis quelque chose fondre en moi. Etait-ce mon coeur? Ce morceau de glace oublié?

? : - Je... Hum... Excusez moi de vous deranger, mais est ce que vous auriez du feu s'il vous plait?

J'avais déjà sorti le Zippo.

- Euh... Bien sûr...

Je luttais presque pour allumer sa cigarette. Mes mains tremblaient. Merde, je n'aurais jamais cru ça possible... Un sourire maladroit.

- Excusez-moi...

Je pris sa cigarette entre mes propres lèvres et l'allumais. Puis je lui rendis.

- Voilà...

Petits rougissements. Merde, fallais engager la conversation. Mais comment faire, quand on avait plus de voix?

- Je...

Hum... Trouver une solution... Je lui tendis ma main.

- Eli... Jaina D'arcy, enchantée... A qui ai-je l'immense honneur?

Pour une fois, depuis des années, je me présentais sous mon vrai nom, et pas sous un pseudonyme raté. Je l'avais presque oublié.

- Je...

Ne savais pas quoi dire... Désolée.

Me voila, la , cruche au milieu des fous, devant la jeune femme. Son regard me fascine. Son etre entier me charme. Et soudain elle parle. Elle parle, J'ai envie de declamer "She speaks! Oh speak Again Bright Angel You re As glorious as an angel tonight" Ou en Francais

Citation :

" Elle parle! Oh! parle encore, ange resplendissant! Car tu rayonnes dans cette nuit, au-dessus de ma tête, comme le messager ailé du ciel, quand, aux yeux bouleversés des mortels qui se rejettent en arrière pour le contempler, il devance les nuées paresseuses et vogue sur le sein des airs! "

. Mais je ne le ferais pas. Citer du Shakespeare au milieu de cette populace me grillerait illico. Deja que ma cigarette et mon port altier me designaient comme riche. Riche ou Contrebandiere. Je n'etais aucun des deux. Enfin un peu riche quand meme... Un peu ... Je me fous de qui... Luka Van H. J'etais auteur a succes et je financais l'armée rouge... Enfin qu'importe.

Une pause, un moment de reflexion, Luka souriait . Son sourrire croissait comme la jeune femme lui allumait sa cigarette.

Une pensée fugace me traversa l'esprit ... "allumez moi egallement". Non, je n'allais pas lui dire ca... ce n'etait pas trés gentleman.
Je me sentais attirée par elle. Je n'allais pas le nier. Qui etait elle? Que faisait elle ici.

Sa main. Elle me tendit sa main. Jaina D'Arcy. Son nom roulait sur mes levres. Les siennes semblaient si douces. Elles me narguaient, m'attiraient telles des aimants. Elle etait wow. Elle, tout son etre. Etait ce la, le fameux love at the first sight.... Je ne sais pas.


Luka était troublée, un moment elle chercha ses mots, elle chercha un sujet, un sujet de conversation .

- Merci.

Une pause, un soupir. Des mains qui se serrent.

- Je me nomme V... Hart. Alice Hart.

Un moment d'hesitation, elle n'allait pas lui dire son vrai nom, aprés tout elle etait peut être de la Hunter Corp...

Qu'importe, elle etait si belle.... J'aurais donnée mon ame, pour un moment avec cette créature. Je ne savais que dire... Je ne savais de quoi parler...

Aprés tout, je l'ennuyais peut être... J'etais un boulet... Un veritable boulet... je ne sais pas quoi dire.

Luka soupira un instant, et regarda sa biere.... la bas, loin sur une table. Un gars venait de s'y asseoir et de se servir tranquillement.

Un soupir, Il ne restait guere trop de places libres dans le pub.

- Hum... Est ce ... Est ce que ca vous derangerez que je m'asseois?

Une pause. Luka se perdit encore dans l'intensité du regard de Jaina.

Un moment...

- Alice Hart... C'est un réel plaisir...

Alice Hart... J'allais graver ce nom à jamais dans mon coeur...

Je me perds dans son regard gris... Comment ne pas se perdre dans une chose aussi belle? Ses reflets, comme la surface argentée d'un lac, d'où je voudrais ne jamais revenir...

Mais c'était impossible... Je ne savais guère écouter mes sentiments. Etait-ce vraiment un... Je ne savais pas ce que je ressentais... Un semblant d'amour? De l'attirance, plutôt... Je ne sais pas...

Mon regard suit celui de la belle Alice. Un type venait de se servir dans sa biere. Une vague de chaleur qui innonde mon corps. Je sers les dents. Pose une main sur l'épaule de la jeune femme.

- Excusez-moi, dis-je, le ton bienveillant et tout à fait calme. Je reviens.

Je la laisse ainsi. Je franchis de mon pas sec et régulier la distance qui me sépare du gars.

Quelques regards me suivent, un peu effrayés. Ma poigne de fer enserre l'avant-bras de l'insolent qui a osé souiller le breuvage de la belle.

- Héééé, mais ça va pas?

- Tu as de quoi payer?

- Payer quoi? Ce verre était seul, j'allais pas le laisser orphelin...

Mon arme de service, que j'ai toujours sur moi, est discretement dégainée, et se retrouve contre les côtes de l'inconnu.

- Ta perte ne vaut pas la réparation de l'affront... Je pourrais t'arracher les ongles pour ce que tu viens de faire... Mais disons que j'ai pas envie d'effusion de sang, ce soir... Alors tu vas dégager, t'excuser devant la demoiselle que tu vois là-bas, en bon vers que tu es... Et ensuite tu disparais.

Ma voix était basse... Et toujours aussi calme. Je savais comment ménager mes effets. Mon index vient tirer le chien du pistolet en arrière.

- Mais si tu as l'intention de rester... Je ne donne pas cher de ta peau.

De la sueur commençait à perler sur son visage. Un sourire carnassier s'étale sur mon visage. Heureusement que j'étais de dos. J'aurais effrayé Alice.

Le gars se leva, et vint quasiment s'applatir devant elle, lui baiser les pieds. Il implora son pardon et s'ecclipsa. Satisfaite, je tirai la chaise à Alice.

- Je vous en prie, il me semble que ceci vous appartient, l'esapce de cette soirée.

Un rapide (et pour le moins spontané) clin d'oeil, tandis que je délogeais moi-même un de mes soldats pour prendre sa chaise. Je m'assis à ses côtés. Je regarde avec dégoût le verre de biere sur lequel on pouvait voir les traces de lèvres sales imprimées. Je le repoussai.

- Puis-je vous offrir quelque chose? Ceci n'est plus très convenable pour une demoiselle comme vous...

Je souriais. Et restais aveuglée devant tant de beautée.

Un sourire se dessinait sur les levres de Luka.

- Tout le plaisir est pour moi demoiselle D'Arcy.

Ce qui suivit m'etonna et m'etonne encore, elle se leva, parla au malotru qui s'etait vautré dans ma chaise et s'etait delecté de ma biere, et celui ci vint rampant comme un lombric s'excuser devant moi.
Malgré l'evidente humiliation qu'il devait ressentir je me sentais heureuse... Non pas que je me delecte de l'humilliation des autres, mais cette jeune femme pour la quelle je ressentais bien plus qu'une simple attirance.... -attendez. Non c'est impossible. Je ne ressens jamais rien. Je suis Luka Van H aprés tout. Reine de Glace... Iceberg des Sentiments- que cette jeune femme donc, prenne parti pour moi, contre un pauvre gars de la populace...

Le sourire sur les levres de Luka s'ellargissait au fil du temps, et ses yeux prennaient des teintes plus chaleureuses. Fini le gris glacier, c'etait un gris plus chaud, plus beau... Plus humain en quelque sorte.

Elle prit place donc, aux cotés de Jaina. Aux cotés... C'etait pratique si elle voulait lui prendre la main, ou faire tout autre chose... Attendez! Non, la Van H ne penserais jamais ca.

Un sourire.

- Je prendrais bien une autre biere, oui merci...

Une pause.

- Mais laissez moi vous inviter. En remerciement pour ce que vous venez de faire...

J'etais irremédiablement vouée à dire ou faire quelqeu chsoe de travers. Elle etait à coté de moi. Elle etait si belle... Si Attirante. et J'etais si faible, si ... si Amoureuse. Non. Ce n'est pas possible de tomber amoureuse en une soirée. D'autant plus que je ne ressens rien. Rien en general. Si Un peu d'amilité pour Jorg. Rien de plus quoi....

J'etais amoureuse.

Merde.

Ca venait de faire Tilt. Je ne savais rien d'elle... Elle avait l'allure d'un soldat, mais était bien trop classe pour en etre un... Et de quelle patrie d'abord... L'Union était à proscrire... Le reste.. Non, je ne prefere meme pas immaginer cette possibilité.

Luka resta immobile un instant à regarder Jaina. A se perdre dans ses yeux si beaux. A s'immaginer un futur avec cette jeune femme...
Aprés tout peut être pouvait elle tenter sa chance. Non. Hors de Question... Pourquoi pas...

Puis il lui fallu trouver un sujet de conversation. Un sujet. Vite.

N'importe quoi....

- Et que fais une aussi jolie jeune femme, perdue dans ce lieu lugubre et malodorant?

La question était la anodine, mais presente... Je doutais que la reponse soit honete, aprés tout je mentirais moi aussi....
Les gens qui se retrouvent ici ne sont pas souvent des enfants de coeur. Et cet ange tombé du ciel, tombé de je ne sais ou, ne doit pas deroger à la regle...

Je claque des doigts. Un barman, au tablier crasseux, arrive.

- Moui?

- Une biere. Et...

Allais-je donc me laisser tenter par l'alcool? Un rapide coup d'oeil à ma troupe de débauchés... Allez, juste un verre...

- Une bloody mary, s'il vous plaît.

Bref hochement de tête du barman, qui repartit en trainant des pieds. Je joue un moment avec le rond d'humidité que le verre de biere a laissé.

- Et non, je ne vous permets pas de payer la consommation...

Je sortis une carte magnétique, celle de ma chambre, et je la passai sur le comptoir, où un lecteur enregistra son empreinte.

Un sourire.

- Voilà... C'est sur mon compte.

En rangeant la carte, je m'arrangeais tellement bien, que je lui frôlais la main. Je frissonnai devant la douceur de sa peau. Je rougis l'espace d'un instant.

- Excusez-moi...

Je voulus rajouter quelque chose... Quelque chose de pathétique, dans le genre : mais devant tant de beauté, je perd le contrôle...

Elle me posa une question. Une question pour le moins délicate, du moins de mon point de vue...

Ce que je faisais ici? Excellente question... Je n'allais pas griller ma couverture... Même si l'envie d'être sincère était vraiment là.

- Euh...

Mon regard se posa sur le commando Orion. Un soupire.

- Je surveille deux ou trois choses, pour éviter qu'elles ne dérapent... Je n'ai pas de réel but à Berlin.

Jolie feinte qui suggérait que j'étais occupée ailleurs. Mais ne laissons pas d'ouverture, style : - ah bon, vous avez certainement un autre but, quelque part?

Il fallait agir :

- Et vous, belle demoiselle?

*the gaffe*

Belle? Oui, assurément... Mais qu'allait-elle en penser, elle qui venait de se faire aborder par un pseudo-rambo féminin, au visage dur et au regard flamboyant?

En parlant de regard... Lui que j'avais vu d'un gris froid, métallique... Il avait indubitablement changé. Un gris plus foncé... Très joli à regarder.

L'espace d'un instant, l'environnement s'évanouit. J'étais perdue, captivée par ce regard. Il n'y avait plus qu'elle et moi. Et le vide. Un vide calme et rassurant.

Que m'arrivait-il? Etait-ce ça le coup de foudre?

Un sourire desabusé.

- Bien , payez donc...

Et la... C'est le drame sa douce main frola la miene... J'aurais voulu que ce moment ne s'arrete jamais. Que des violons jouent en arriere plan. Que le monde s'arrete le temps de la caresse.

- Ne vous excusez pas.

Car j'aurais fait pareil

Non, il lui fallait se ressaisir... Quand meme' la Van H, n'etait pas habituée à tomber amoureuse... Et ca n'allait pas commencer maintenant.

Un sourire.

La Question.

Le regard de Jaina se perdit. Oui je l'appelle Jaina dans ma tete, je me permet cette familiarité, tant elle me semble proche....Un peu comme si elle hesitait à repondre..
Je la comprend.

Elle n'à rien à faire ici... une voix dans ma tete, me dit d'approfondir. Non. je refuse. Je n'aurais aucun doutes à son sujet.... Aucun.

Je le sentais venir...

Et moi... ?

Et moi que faisais je ici?

J'allais repondre quand je stoppais dans mes pensées ... Belle demoiselle... Belle... Ca m'arracha un sourire .

Ainsi donc la beauté me trouvait belle.... Hum j'exploiterais cette voie plus tard.

Pour l'heure. Lui repondre sans paraitre suspecte.

Hum... Attendez... Qui etais je ?

Alice Hart. Pourquoi etais je ici?

La pause... Le moment de reflexion qui casse tout. L'envie d'etre sincere, de tout lui balancer. Je ne peux pas. Elle pourrait etre de la HC , meme si j'en doute fortement... J'en doute. Oui.

- Je ... Je suis ici en voyage. Je suis historienne... Je trace l'histoire contemporraine... C'est pour avoir des traces de notre present dans le futur.

Une pause, un moment...

C'etait assez convaincant comme mensonge... Et en tant que veritable historienne, Luka aurait toujours pu broder... (et non pas tricoter).

Un sourire.

Les consomations arriverent....

Luka saisit sa biere, et laissa un moment trainer sa main sur l'avant bras de Jaina... Innocement, comme si elle ne s'en rendait pas compte...

[sacré Luka]

- Historienne? Ha, interessant.

Encore un sourire. Punaise, ça faisait bien cinq ans que je n'avais pas autant souris. Et la dernière fois, je devais être totalement bourrée, en train de faire l'anguille par terre (et non pas la morue xD)... Pas très glorieux. Et c'est là que je me suis juré de ne plus... JAMAIS... Boire d'alcool (à outrance). C'était vraiment trop la honte. Bref, je m'égare et ma vie sexuelle avec les mouches n'interesse personne.

Je tire une taffe de ma cigarette, qui terminait de se consumer, en fourbe (ne laissez jamais une clope toute seule... c'est méchant).

- Ca doit être interessant de rapporter une histoire qu'on peut tout à fait être en train d'écrire personellement...

Quoi? Non, elle n'était pas forcément impliquée comme je l'étais dans le conflit. D'ailleurs si elle l'était, elle m'aurait reconnue... Mon oeil bleu n'était pas d'une discrétion totale...

Un instant, mon attention est déviée par le barman qui nous jette pratiquement les consommations dans la figure. Salaud va. Je prend ma bloody et joue un moment avec la touillette (oui j'appelle ça comme ça et alors? Z'avez un problème?).

Le bras de ma ... de la belle, se pose sur le mien. Au lieu de bondir (à chaque bruit de portière), comme je l'aurais fait en temps normal, bien sûr, je ne bouge pas. Je regarde Alice. Tout ceci semble... sincère?

Je souris. Pris sa main et la caressa également. Ouh... On va devoir remettre des avertissements pour les âmes sensibles.

- Vous êtes donc historienne... Ca doit vous prendre beaucoup de temps, non? Pas de place pour une quelconque vie sociale, quand on bourlingue (ouh le verbe de fond de tiroir xD) dans les restes du monde... Vous devez avoir un laisser passer non? Pour aller chez les ricains, chez les russes ou chez les japs?

J'ai subjugué la question principale par un question... Mais je voulais savoir si la demoiselle était seule... En même temps, quelle différence?

J'arrive pas à m'avouer que je suis sous le charme de cette belle jeune femme. En même temps, qui eut cru que le supersoldat d'Alexander Hunter était en train de succomber à une femme?

Mais c'est vrai que j'ai fait ça aussi finement que possible. J'allais pas lui dire :

"Hé ma belle, t'as un homme dans ta vie ou pas?"

Ce serait indécent. Et je ne le suis pas.

Je continue de regarder son beau visage. J'ai envie de tendre ma main et lui caresser la joue... Mais non, je me contiens. Après tout, elle va sans doute le prendre mal...

- Ca doit être interessant de rapporter une histoire qu'on peut tout à fait être en train d'écrire personellement...

J'esquissais un sourire.

Si Tu savais à quel point j'y suis impliquée.... Si Tu savais ma belle, tu ne me parlerais meme pas.

Humpf.

- Tou à fait interessant oui. C'est captivant d'être acteur de l'histoire Mais c'est encore plus captivant de se dire que les erreurs du passé sont repetées sans cesse.

Elle se tut brusquement,... En dire plus. Prendre partie. Ca lui mettrait la puce à l'oreille... Et non pas la boucle à l'oreille... ou la Puce au chienchien. Hum.. Je vais me pendre.

Et la... Elle prit ma main. La caressa delicatement. Comme si de rien n'etait . Non. Je n'allais pas lutter , j'allais me laisser faire... C'etait si , agréable.

Et puis elle me posa une question qu'elle noya sous un flot de paroles... Je sais .
Je comprends.
J'aurais fait pareil.... Bien sur.


- J'ai des laisser passer pour le Japon et la Russie... Hum, pour la Hunter Corp aussi... Mais j'ai moins l'occasion d'y aller.

C'est ca, autant dire que si j'y vais je me fais decapiter... Qu'importe.

- Quand à votre question principale... Oui j'ai une vie sociale... Enfin, je n'ai personne dans ma vie, à part quelques amis...

Une pause, un sourire triste.

- Je n'ai jamais vraiment eu l'ocasion de rencontrer quelqu'un qui m'aime pour ce que je suis reellement... Pas seulement une envellope physique... Ou mon fric.

Une pause à nouveau.
Je jouais bien mon personnage.... Mais j'y mettais tant de sincerité, que Luka revennait au galop.

- Et puis je n'avais jamais vraiment rencontrer une personne digne de mon interet..

Un soupir.

- Jusqu'a ce soir peut être.

La derniere phrase etait murmurée... et Luka espera l'espace d'une seconde que la demoiselle ne l'ait pas entendue....

Et puis je me perdis dans son regard. Encore... Sa main caressait toujours la mienne... Ou bien c'etait le contraire... Je ne sais pas. je ne voulais pas la lacher... J'aurais voulu lui caresser la joue.... la Cuisse, voir ses reactions, mais je n'osais pas. Peut être le prendrait elle mal.

Et puis, comment savoir si elle etait célibataire... Si elle etait interessée... Tant de doutes....

Je hoche briévement la tête.

J'allais lui donner un indice sur l'état pathétique de ma vie. Sans lui donner la raison pour laquelle j'étais ainsi.

- Moi non plus, je n'ai pas de vie sociale. Je n'ai pas l'occasion de m'en créer une. Et je ne crois pas avoir un tel projet. Pour le moment, disons. Mais je n'ai pas vraiment le droit de m'attacher...

Et là, l'envie de tout balancer est trop forte... Mais non... Je n'ai pas le droit de divulguer mon identité.

- En fait, je suis un soldat freelance. Un mercenaire qui se bat pour ceux qui payent le plus cher...

Je détourne le regard. Les dernièrs agissements du Roi Hunter me faisaient douter. J'étais en train de créer moi aussi un personnage qui me correspondait... plus ou moins.

- Et je ne suis pas vraiment fiere de ça... Mais bon, j'ai personne qui m'attend à la maison, pas de mari, de père, ni d'enfant... Alors je vois pas pourquoi j'arrêterai. Mais c'est dangereux. C'est bon pour les jeunes, de courir partout avec une arme et un drapeau clamant la paix dans le monde. J'ai 25 ans. Je vais me faire remplacer par les jeunes loups idéalistes. Et je pense que ça me ferait du bien de me poser un peu. J'aimerai connaître autre chose que la violence, la vendetta et le sang.

Je la regarde de nouveau.

- Mais qui pourrait m'enseigner la douceur et l'amour... Il faudrait être à la hauteur...

Un sourire triste.

- C'est peut-être pas pour moi, la vie de couple... Quoique je suis ouverte à tout...

Oulà, le mot était laché... Est-ce que la jeune femme allait profiter de l'ouverture?

Non, j'allais insister... Parce qu'elle me plaisait vraiment. Elle avait une vision nouvelle pour moi. C'était pas une espece de tarée de GI Jane qui fonce dans le tas sans poser de questions. C'était une intellectuelle et les states n'en regorgeaient pas...

Allez, je me lance... timidement, bien sûr, j'allais pas lui sauter dessus et l'emmener dans les chiottes.

Je tends ma main et caresse doucement sa joue. J'avais parfaitement entendu sa phrase. Je ne voyais pas de mâles autour d'elle et son garde du corps avéré semblait s'intéresser au plus haut point de la serveuse qui repoussait gentiment ses tentatives...

- Peut-être que vous pourriez m'enseigner deux ou trois choses...

Audacieuse Jaina... J'allais sans doute le regretter...

Elle me parla un peu d'elle... Soldat en Freelance, ca semblait plausible... je n'y croyais pas vraiment. Qu'impote, je stoppais mes pensées quand sa main rejoignit ma joue.

- Peut-être que vous pourriez m'enseigner deux ou trois choses...

Alors la c'etait le nirvana. Les Portes dU paradis, Un Eden inespéré...

Elle me faisait The proposition Ou je me trompais sur toute la ligne.


- Ca peut être envisageable.

Ma main rejoignit sa joue, et s'y attarda un moment.

- Je ne refuse jamais d'appporter la connaissance à des charmantes jeunes femmes...

Lentement je descendis ma main sur sa cuisse, et commencais a lui caresser delicatement.

- Et vous etes particulierement charmante... Et attirante.

Je ne sais pas ce qui m'à pris, mais , je me perdis un moment dans ses yeux, et penchais ma tete doucement vers elle... vers la sienne, comme pour l'embrasser.

Voila c'etait fait. mes levres s'etaient doucement posées sur les siennes. Un baiser simple qui laissait tout un tas d'ouvertures, de possibilités.

Libre à elle, de continuer, de me pousser , de le rendre plus serieux...

[Hj: Petit post. Mais rien de plus à dire ]

La jeune femme réagissait bien. Je ne me suis pas prise une giffle. Donc c'est plutôt bon signe... enfin d'après mes supputations.

Oh... Je ne me trompais pas... Sa main sur ma cuisse qui me caressait doucement... Un frisson difficilement réprimé.

Je n'allais pas rester comme une quiche à me laisser caresser. Alors je pris ma main droite, courageusement, et la glissait sous son top, le long de son echine, tendrement, moi aussi.

Puis, son visage qui s'incline (moi je t'offrirai des fleurs et des nappes en couleurs pour ne pas qu'Octobre nous preeeeennne... pardon) vers le mien. Je ferme les yeux, m'abandonne à la douceur de ses lèvres sur les miennes. Un moment que je n'oublierai jamais.

Elle faisait soft. Mais moi, je répondais plutôt bien aux provocations. Je prolongeai le baiser, posant ma main sur sa nuque.

- L'apport de vos connaissances.... illumine une vie de solitude... Comment un ange aussi beau que vous a atterri ici, dans ce pays dévasté... Votre place n'est pas là... Elle est auprès d'un prince, un mécène qui exploiterait correctement vos capacités intellectuelles... Quelqu'un qui vous protégera du monde hostile... Une telle perle ne peut se perdre...

Oulà... C'était moche... Je rougis.

- Puis-je être votre chevalier?

Un sourire. Une main sous mon haut. Le baiser qui se prolonge. Oh oui ! J'etais au paradis! C'etait ca!!!! Je le savais! J'en etais sure.

Elle partie dans une longue tirade... Un discours. Des promesses.

- Soyez mon prince. Mon chevalier. Ma princesse prisoniere. Qu'impore, je veux de vous à toutes les sauces. Je vous donne mon ame. Je vous donne mon coeur.

Un sourire. La Luka aimait les mots....

Le baiser s'intensifia.

C'etait plutot cool.

Mais des doutes persistaient dans l'esprit de Luka.

Qui etait elle vraiment... Cette jeune fille ne semblait pas etre ce qu'elle disait etre...

enfin qu'importe ses levres etaient si douces.....

Un Stop.

Allez, il fallait trouver du sujet a parler.... Sinon ca va se barrer en couilles... [ou autres... Mais chut... ]

- Et pour repondre à votre phrase initiale... Je suis plus forte que je ne le parais.... Je ne suis pas une petite chose fragile.

Un sourire de ma part.

- Je n'en ai jamais douté...

Un coup d'oeil angoissé à mon commando. Non, pas d'inquiétude à avoir de ce côté. Ils étaient tous tellement raides qu'ils allaient pas se rendre compte que leur chef, leur leader, l'espèce de morceau de glace tyrannique, était en train d'embrasser tendrement une jeune femme tout à fait inconnue, et ce, en étant tout à fait sobre...

Ma main se fraya un chemin à découvert. Elle remonta le long de son tee shirt, tandis que je l'embrassai de nouveau.

Oui, c'était quelque chose de... merveilleux, un truc qu'on voudrait eternel...

Mais mauvaise nouvelle, ce n'était pas le cas...

Alors que je me perdais dans des rêves fous à mesure que ses lèvres embrassaient les miennes, quelque chose vibra. C'était le téléphone de la demoiselle.

Nous nous arretons immédiatement. Je suis un peu génée... Mais en même temps, je ne faisais que répondre aux provocations [Vas-y Jaina, raccroche toi aux feuilles.... Y'en a plus, souviens toi....]

Je détourne poliment le regard. Je n'allais pas lui sauter dessus et lui demander qui donc pouvait bien lui envoyer un message. Ca ne se faisait pas.

J'attendis donc, tout en buvant la bloody, qui refroidissait [Ouh, la bonne blague xD]

Luka aurait pu rester ainsi des heures et des heures durant,... Malheureusement elle ne le put pas.

Mon Portable venait de vibrer... Un Texto.Mms.Mail... Je ne sais pas trop. J'hesitais a lacher ma belle pour sortir l'engin de ma poche...

Mais il le fallait... Alors je le fis... [Logique la Luka n'est ce pas? ^^]

C'etait un message classé code 7 . Securité et confidentialité maximum. Selon nos protocoles.

Simple et concis. Je le luis discretement et cachais le trouble que je ressentis.

"Bataillon Phi Operation à Munich. Attendons votre arrivée. Devez partir immédiatement."

Je venais de me faire reintegrer à la place qui fut mienne... Non je ne m'etendrais pas sur le sujet.

Qu'importe. Il me fallait me debarasser de la belle Jaina. Et partir, vers un sombre futur...


Un coup d'oeil à Jaina. Qui regardait ailleurs.

- Je... Je vais devoir partir.

Elle allait... Devoir partir... Partir? Partir? Moi je viens du ciel ! [Erm].

Je lui pris les mains.... J'allais pas lui dire : Non, ne partez pas, ne me quittez pas...

- Je... Je comprends... Allez au devant de votre destin... Je ne vous retiens pas...

Petit soupir...

J'incline doucement ma tête et effleure ses lèvres.

- Partez, bel ange... Partez...

Je me résignai à la laisser partir. C'était déchirant. Mais je n'avais pas le droit de la retenir. Ca devait être important. Sans doute plus important que tisser une vie sociale avec un caporal de l'armée américaine.

Et pourtant....

Mes mains se resserrent sur les siennes, je m'approche de son visage, encore... Et encore une fois, je l'embrasse, amoureusement.

- Nous nous reverrons... J'espère...

Un soupir.

Luka ne voulait pas partir. Abandonner cet ange serait un vrai dechirement.

- Je ...

Un nouveau baiser.

- Je dois partir. Mais votre sourire m'en empeche. Je suis irrémédiablement attirée par vous. Vous... Vous m'avez envouté.

Une pause. Un sourire. Un nouveau baiser.

- Ces affaires qui ne peuvent attendre, requierent ma presence au plus loin... Mais... Si vous me le demandez, j'eteindrais mon mobile, et resterais ici avec vous.

Un soupir. Un nouveau baiser. Encore plus long....

Je rebipe. Non. Merde. Decidement, j'en ai marre... Je craque... je n'ai jamais autant hai mes engagements....


- Je...

Ne savais plus quoi dire.

Mon regard se fait tout de suite plus sérieux. Je savais ce qu'elle me demandait là. Je secoue la tête.

- Je n'ai pas le droit de vous demander ça, belle demoiselle... Si c'est important, je ne vais pas vous retenir. Vous avez sans doute des idéaux à défendre, devant un public élitiste...

Je me penche pour l'embrasser...

Mais mon portable vibre, en même temps que le sien. Je jure en français, entre mes dents. Quelques minutes sans regarder la belle Alice, semblent un aperçu de l'enfer.

- Je vous prie de m'excuser.

Je dégaine le Samsung, et découvre un code noir.

- Fais chier...

Je tourne discrètement le dos.

[SMS à l'attention du caporal Harvey

De : officier de communication Kramer.

Texte : dernier rapport satellite, on nous signale une approche de contaminés, vers le camp établi. Veuillez vous y rendre. Dans le plus bref délai.
Deuxième point important : l'Intelligentsia demande un pourparler. En tant qu'officier en place, vous devez rencontrer leur leader, ce soir.
Quoiqu'il en soit, ne perdez pas l'optique de recherche de votre mission. Elle est de la plus haute importance. Profitez des mouvements des contaminés pour capturer des cobayes.]

- Merde...

Je range le portable. Et regarde Alice, avec un triste sourire.

- Je dois, moi aussi, me retirer... Je m'en excuse...

Je prend sa main et dépose un léger baiser sur son revers, humblement.

- Le devoir... Nous étions destinées à nous rencontrer... Et nous séparer...

Je l'embrasse de nouveau, longuement.

Un soupir.

Un maigre sourire.

- Bien.

Une pause.

Luka semblait vraiment decimée.

Hochement de tete comprehensif.

Elle se pencha sur le bar, dechira un morceau de serviette et y inscrivit son numéro de mobile

Citation :

L Alice Hart ** ** *** ***

.

Elle lui tendit illico, souriante, et rougissante.

- Voila pour vous. N'hesitez pas,à m'appeller. Me textoter... Me joindre quoi.

Un sourire.

Un nouveau baiser.

- Je vous quitte à present, esperant vous revoir.

C'est trés digne que je m'eloignais de la belle Jaina. Recuperant Jorg au passage, je sortais du bar et me precipitais sur ma Triumph....

Je soupire.

Elle marque d'une écriture fine et serrée, sur une serviette de papier, son numéro de mobile. Je le prend volontiers et la remercie d'un hochement de tête.

Elle me demande de la textoter, de la contacter. Je lui souris.

- Bien sûr, c'est promis...

Un rapide clin d'oeil. Desespérée, sans en exprimer ne serait-ce qu'une once sur mon visage (peut-être un peu de regret, qui sait), je la regarde s'éloigner...

Partir loin de moi... Mon coeur se fend.

Mais je ne dois pas traîner. Je la vois emmener avec elle la chose androgyne. C'était donc ça... Son chien de garde...

Je me perds un instant dans mes pensées. La reverrai-je? Ai-je le droit de la mettre en danger, à la merci des mercenaires russes, si jamais ils découvrent ma faille principale, moi, l'ennemi du régime numéro 1?

Une moto démarre au loin... Sans doute un de ces richards qui peuvent se permettre de gacher de l'essence....

Je me lève. Le poids des années de solitude sur mes épaules. C'est... nouveau pour moi... Moi qui avais l'habitude de laisser tomber le sentimentalisme pour de l'action et de la stratégie pure et dure...

Je me dirige vers ma bande de beurrés.

Je frappe de ma main ouverte sur la table, les faisant sursauter et intimant immédiatement le silence.

- Les gars, convocation du général. Allez vous habiller et tenter de paraître un peu sobre, on a du travail, ce soir...

Ils gromellent tous un peu, mais juste pour la forme. Ils ne pouvaient pas contester mon autorité. Ils obéirent donc. Je monte moi-même me rechanger, passer une combinaison propre et boucler mon casque. L'hélico serait là dans quelques minutes, pour nous mener au camp...

Mes bottes tintent sur le parquet. J'ai l'habitude d'apprécier ce bruit. Mais pour une fois, il sonne terriblement terne...

Kate a l'air de remarquer mon trouble.

- Ca va caporal?

Il me fallut un temps pour me rendre compte qu'elle m'avait adressée la parole.

- Oh, euh... Très bien, Kate... Ne vous en faites pas...

Je fais un vague signe de ma main gantée. Puis, nous sortons du pub. Dans le lointain, les pales de l'hélicoptère sonnent un peu un air de bataille... Je frissonne, même si la température de la combinaison est régulée. Je suis encore troublée par ma rencontre. Et ce n'était pas normal.

Pour tenter de retrouver un point d'ancrage, je pose ma main sur le fusil qu'on m'a confiée. Une arme imposante et extremement lourde.

- Allons voir ce que les Ruskofs nous veulent...

J'entre dans l'hélicoptère, me poste à côté de Kyle, le pilote. Je regarde les kilomètres défiler, tandis qu'il pousse les gaz à fond, me demandant ce qui m'attendait au campement...

Une rencontre avec le leader de l'opposition? Etait-ce le début d'une nouvelle guerre?

Nous nous apprêtons à survoler le camp ennemi. J'écoute d'une oreille distraite les indications de Kyle, quand je vois Jack sortir son sniper. Je pose ma main sur le canon, et le ton catégorique :

- Non. Je vous l'interdis.

- Mais... Pourquoi?

- C'est une mission diplomatique. N'envenimont pas la situation déjà suffisemment tendue... Ils sont plus près de leur quartier général que nous...

- Bien, caporal.

Quand je disais qu'ils ne contestaient jamais... Je regarde Kyle à travers la visière opaque de mon casque.

- Kyle, survolez en rase-motte, pour faire un peu de reconnaissance... Mais arrangez-vous pour ne pas les provoquer.

- Oui, caporal.

Je regarde les tentes de décontamination, dressées par les soldats rouges, devine quelques silhouettes...

Dehors, Plaine desertes . 5 bon centimetre de neige. Voir plus. Les pneus habitués de ma Triumph ont toute ma confiance. Je devrais etre plus prudente. Mais mon esprit est ailleurs.

Je pense à elle.

Elle.

Jaina d'Arcy. Si tel etait son vrai nom.

Pourquoi m'aurait elle menti sur son identité?

Bon ok je lui ais menti aussi, et alors....?

Moi j'ai des raisons.

Peut être en as t'elle?

Non. Non. Je me dis que non. Je veux y croire.

Je suis amoureuse.

Je n'ai pas vu les kilometres qui passaient et deja j'etais à Munich. Enfin aux alentours. La Z3 de Jorg etait deja garée dans le camp.

Des tentes rouges bien sur. Des barrages a l'entrée. Peu d'hommes. Juste le bataillon Phi, et une équipe de maintenance.

On m'avait mis à jour pendant que je roulais... Je n'avais ecoutée que la moitiée du topo.

On devait rencontrer le leader des forces de la HC le soir meme.... Je devais rencontrer. C'etait plus precis.

Enfin. Qu'importe. J'arrivais.

J'etais en train d'oter mon casque et de secouer mes cheveux quand un helico passa au dessus du camps. Trés ras. Pas bien haut quoi... On aurait presque pu voir les visages ... Mais si notre air en bas etait purifié... ou du moins respirable; La haut ils devaient porter des masques....

Lentement, je me dirigeais vers la tente qui m'etait attribuée. Fatiguée. Pensive.

Mes yeux se posent sur une moto. Sans doute celle partie de Berlin. Il a dû rouler vite le salaud...

Une Z3, garée quelques pas plus loin... Mon attention est retenue par la silhouette qui descendait de la Triumph. (Oui, j'ai de bons yeux... sauf d'un côté xD). Une silhouette fine... Très féminine...

- Attends, refais un passage, Kyle...

Le passage du vouvoiement au tutoiement ne le perturba pas. Il obéit.

La silhouette retira son casque et fit voler ses cheveux. Mon coeur rata un battement. Elle me semblait familière... Non... Ces cheveux bruns, cette fierté dans le port... Impossible... Je détourne le regard.

- Qu'est-ce qu'il vous arrive, caporal?

- Rien d'important, juste un doute... Repartez, nous allons être en retard. Merci Kyle...

- De rien.

Nous repartons donc vers le camp. Mon coeur est encore plus remplis de doutes...

Mais je n'ai pas de place pour le doute, ni pour les hésitations. Les rails se posent sur le sol, les pales chassent la neige radioactive. Je bondis dehors, un peu courbée pour lutter contre le vent qui se déchaine.

Je rentre dans ma tente. Sans parler à personne. Pour me préparer... Soit-disant...

[a suivre dans les plaines]